Cinéma : Palestiniennes et Algériennes, même combat

L’un, « Je danserai si je veux », a pour décor le quartier de Jaffa, à Tel-Aviv. L’autre, « À mon âge je me cache encore pour fumer », un hammam à Alger. L’un se passe aujourd’hui, l’autre pendant la décennie noire. L’un a pour héroïnes des Palestiniennes, l’autre des Algériennes.

La Palestinienne Maysaloun Hamoud, a été visée par une fatwa après la présentation de son long-métrage, « Je danserai si je veux », au festival de Haïfa, en octobre 2016. © Paname distribution

La Palestinienne Maysaloun Hamoud, a été visée par une fatwa après la présentation de son long-métrage, « Je danserai si je veux », au festival de Haïfa, en octobre 2016. © Paname distribution

Renaud de Rochebrune

Publié le 3 mai 2017 Lecture : 1 minute.

Et pourtant, ces tragi-comédies enlevées ont beaucoup de points communs : des premiers films qui, dénonçant le patriarcat et l’obscurantisme religieux, militent pour la liberté des femmes – et ont pour cette raison servi de cible aux islamistes.

La dramaturge Rayhana, réalisatrice de À mon âge je me cache encore pour fumer, a été agressée en 2010 par des intégristes qui ont tenté de la défigurer, après qu’elle eut monté à Paris la pièce de théâtre dont son film est tiré. Quant à la Palestinienne Maysaloun Hamoud, elle a été visée par une fatwa après la présentation de son long-métrage, Je danserai si je veux, au festival de Haïfa, en octobre 2016.

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Les trois jeunes Palestiniennes d’Israël dont Je danserai si je veux évoque la vie quotidienne se retrouvent colocataires d’un petit appartement. La DJ homosexuelle Salma, l’avocate intrépide Laila et l’étudiante en informatique Nour, fiancée à un islamiste, sont bien loin de partager les mêmes idées. Mais elles entendent toutes s’émanciper et doivent pour cela affronter la société des hommes. Un combat qu’elles mènent avec détermination, humour et un fort goût de la fête.

Magnifiquement interprété par des comédiennes comme Hiam Abbas, Biyouna ou Nadia Kaci, le long-métrage de Rayhana se déroule, lui, intégralement à l’intérieur d’un hammam féminin à Alger où, loin du regard des hommes, on rit, on papote, on se dispute et on se réconcilie. Mais voilà que ce huis clos bruyant et plutôt joyeux est perturbé par l’arrivée d’une jeune femme enceinte que recherche, pour la punir, son frère islamiste. Les répliques crues des héroïnes et la nudité qui règne comme il se doit dans ce bain ne font jamais tomber le film dans les pièges de la vulgarité. Grâce à sa drôlerie et, surtout, à la beauté intérieure comme extérieure des principaux personnages.

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